Publiant leurs travaux dans la revue Cretaceous Research, des chercheurs américains et britanniques ont découvert au Brésil le fossile d’une guêpe parasite d’une espèce jusqu’à présent inconnue, qui vivait il y a quelque 115 millions d’années. Mais quel fruit pouvait-elle bien parasiter ?
« Il s’agit d’une petite guêpe parasite, la plus petite guêpe fossile trouvée dans ce dépôt et la plus ancienne représentante de sa famille. Plus important encore : il est possible que cette guêpe était dépendante des figues, ce qui est intéressant parce qu’elle est du Crétacé inférieur, il y a environ 115 à 120 millions d’années – soit 65 Ma avant la première occurrence de figues dans les archives fossiles… », commence Sam Heads, paléo-entomologiste à l’Université de l’Illinois.
C’est avec Nathan Barling et David Martill, de l’Université de Portsmouth (Royaume-Uni), que Heads a découvert, dans un gisement fossilifère du nord-est du Brésil, cette guêpe de la superfamille des Chalcidoidea. Des insectes connus pour parasiter d’autres insectes, des araignées ou des plantes. Ce groupe comprend environ 22.000 espèces – fossiles et actuelles – connues, mais pourrait en compter jusqu’à 500.000, estiment les spécialistes !
La nouvelle espèce présente une tarière – organe qui permet à la femelle de pondre ses œufs dans l’organisme d’un hôte – semblable à celle des guêpes des figues actuelles. Mais à l’heure actuellement, les chercheurs ignorent quels étaient les cibles exactes de cette guêpe. « Il n’existe aucune preuve de l’existence de figues à cette époque, et les études moléculaires les plus récentes ne situent pas les figues aussi loin [dans le passé] », souligne Heads.
Un exemple d’évolution convergente ?
Le spécialiste suppose donc que « quelque chose ressemblant à une figue existait alors, que cette guêpe parasitait ». Selon lui, il pourrait s’agir là d’un exemple d’évolution convergente – quand des espèces distinctes évoluent indépendamment avec des traits similaires. Ou que la guêpe fossile pourrait être l’ancêtre de la guêpe des figues actuelle.
Sa tarière, d’abord adaptée à une plante ou à un fruit qui existait bien avant la figue, aurait ainsi trouvé plus tard une utilisation nouvelle. « Les insectes et autres arthropodes […] existent encore. Nous avons donc des formes modernes auxquelles comparer nos formes fossiles, ce qui est incroyablement utile », conclut le chercheur.
(Source : Maxi Sciences)